du 10 Octobre 2012
« Ne désertons pas nos assemblées » Héb. 10/ 25a
Dans notre monde post-moderne, comment peut-on imaginer le culte face à l’individualisme, face à la pluralité des cultures, face à l’idée que chacun voit la réalité selon son idéologie, sa philosophie ; comment peut-on imaginer le culte face à celui qui subit une crise d’identité ou celui qui est en quête de son avenir ?
Un des défis de notre Eglise est de savoir pourquoi il y a si peu de gens qui viennent au culte le dimanche ? Il y a quelques questions qui méritent d’être posées : pourquoi et pour quoi le culte ? Est-ce que le fait d’aller au culte est nécessaire et indispensable ? Pourquoi l’Epître aux Hébreux dit : « Ne désertons pas nos assemblées » ?
Le sabbat
Ce verset rappelle le 4e commandement qui insiste justement sur le respect du sabbat. Qu’est-ce qu’on entend par respect du sabbat ? Quelles justifications la Bible donne-t-elle à ce sujet?
Prenons le texte de Deutéronome 5.15. Le respect du sabbat consiste à se souvenir que Dieu a libéré le fils d’Israël de l’esclavage qu’il subissait en Egypte depuis plusieurs années. En d’autres termes, le sabbat est une ouverture à la vraie liberté. L’appel au respect du sabbat est donc le fait d’être libéré de tout ce qui nous enferme.
Le sabbat consiste à vivre la libération et à rompre la domination de la loi. Ce qui veut dire que « respecter le sabbat » ne signifie pas le respecter d’une façon religieuse. Respecter le sabbat ne signifie pas non plus qu’on soit obligé d’aller au culte le dimanche, sinon nous ne sommes plus libres.
La liberté Chrétienne
Dans Galate 4, l’apôtre Paul donne une nouvelle définition du chrétien : le chrétien est fils adoptif majeur et non plus fils mineur placé sous la garde de la loi. Cette identité du fils s’obtient par la foi seule et non par l’obéissance à la loi. C’est également le cas d’Abraham. Il est placé dans l’économie de la promesse, avant que Moïse ne transmette la loi divine.
Le chrétien est ainsi dégagé de toute contrainte. Il est libre. La religion chrétienne n’est pas basée sur ce qui est permis ou sur ce qui ne l’est pas mais sur ce qu’on reçoit. Qu’est-ce qu’on a reçu si ce n’est que Jésus Christ, qui est Amour ? La liberté chrétienne fait ainsi partie de son être qui est disponible pour l’amour. Non que l’amour soit une nouvelle loi, mais qui vit dans l’amour accomplit encore plus que la loi. La liberté chrétienne est basée sur l’amour.
Dans I Cor 13, Paul parle de l’amour du début jusqu’à la fin ; il affirme que l’amour n’a pas de sens sans les autres. L’amour est « quelque chose » qui est envie et qui « donne la vie » pour que l’aimé et l’aimant puissent vivre. La vie de la communauté est dans les relations aimé-aimant.
La foi chrétienne se vit en communauté
Les réformateurs (Luther et Calvin) disaient qu’il y a Eglise là où il y a prédication et sacrements fondés sur l’Evangile. Le culte est donc un moment décisif pour la vie de l’Eglise. C’est un moment qui structure et réconforte la communauté.
Si un des membres de la communauté est absent, ou mal nourri, la communauté toute entière est mal structurée.
L’eucharistie ou la sainte cène est une participation au Christ. Le fait même de manger le pain et de boire le vin montrent la communion en Christ. Par voie de conséquence, il devrait y avoir une communion entre les membres de la communauté.
La communauté s’édifie et se réconforte mutuellement. La communauté s’entraide et se solidarise mutuellement. Dans la communauté l’entraide et le partage sont des actes de foi et non un simple signe de solidarité. En d’autres termes, la foi chrétienne se vit en communauté.
« L’amour : c’est le lien parfait »
Assister au culte n’est pas obligatoire. Mais la présence de tout un chacun est nécessaire pour la communauté. Si ma présence réconforte la communauté, il n’y a pas de raison au nom de l’amour que je refuse d’y aller.
Le réconfort a donc une dimension de partage basée sur l’amour. Si ce n’est pas l’amour qui l’offre, il n’est pas agréable à Dieu.
Le chrétien ne vit pas en lui-même, il vit en Christ et vit en son prochain. Venir assister au culte est vraiment un acte d’amour. Le chrétien ne doit penser qu’au bien des autres.
Cependant, l’esprit individualiste et l’auto réalisation qui prédominent dans notre société actuelle, ainsi que le fait de prier en solo à la maison à la place d’aller au culte en communauté n’ont pas de place dans la vie d’un chrétien libre !
Si ce n’est pas l’amour qui nous pousse à aller au culte, mieux vaut rester à la maison. Il faut que l’amour soit constamment présent dans nos cœurs puisque en tant qu’être humain, nous avons une propension, une inclinaison vers le mal. Si elle est guidée par l’amour, ta présence au culte est précieuse.
Toi qui es précieux pour tes prochains, précieux aux yeux du Christ, prends comme épouse la communauté des croyants (Apoc. 21) dont tu fais partie.
Voilà qui est très beau, Seigneur!
Pasteur Naina ANDRIALAMPISON